ACTION DE SOUTIEN À
|L'ÉCOLE RAJA
Raja Shivnarayan Singh Vidya Mandir public school
École de Khajuraho – Etat du Madhya Pradesh en INDE.
KHAJURAHO
Parce que nous croyons qu’aimer et donner est la lumière qui éclaire le monde et qu’il faut le faire sans exclusive envers tous dans un esprit solidaire, humaniste et universaliste, SOLIDAIRES POUR DEMAIN s’engage.
Notre première action est consacrée à cette école et aux enfants qu’elle accueille. Aider ces enfants à acquérir du savoir, à se constituer une réflexion personnelle, c’est construire le monde futur.
Christine et Daniel ont visité cette école en 2015 lors d’un voyage dans ce pays qu’ils aiment. Ils ont échangé avec Brajendra Singh Chandel, plus communément appelé Tinku. Il a créé cette école en 2014. Ils y reviennent maintenant chaque année.
La ville de Khajuraho recense environ 25000 habitants. Elle compte un ensemble de 22 temples construits par la dynastie des Chandelas aux Xe et XIe siècles en excellent état de conservation. Ils sont très connus pour leur architecture et les nombreuses sculptures, certaines à caractère érotique. Ce site classé auprès de l’Unesco en fait un site très visité.
Le temple Lakshmana à Khajuraho
Le temple Devi Jagdambi à Khajuraho
Toutefois cela n’enlève en rien son caractère rural. La ville compte environ 35 établissements scolaires de tous niveaux. Ceux relatifs à l’enseignement primaire (de 5 à 12 ans) se répartissent en 3 catégories :
- Les écoles gouvernementales où l’enseignement est gratuit mais laisse à désirer compte tenu des faibles moyens investis par l’état. Les frais de scolarité restent à la charge des familles.
- Les écoles privées payantes s’adressent aux plus aisés.
- Les écoles privées entièrement gratuites. C’est le cas de l’école Raja Shivnarayan Singh Vidhya Mandir Public School.
Tinku, dans la lignée de son père dont l’école porte le nom, veut donner aux enfants des familles les plus démunies de la campagne environnante un enseignement gratuit destiné à les aider dans leur future vie d’adulte. Il s’investit totalement dans cette œuvre en plus de la petite ferme familiale qu’il partage avec sa mère et ses frères.
Avec sept enseignants, ils dispensent des cours du lundi au samedi de 9h30 à 14h à 85 élèves répartis en 8 niveaux de classes. Agréée par le gouvernement du Madhya Pradesh, l’école délivre les cours d’Indi, d’anglais et des notions de sanskrit, les mathématiques et les autres matières indispensables.
Une modeste maison louée abrite l’école à la périphérie de Khajuraho, à la sortie du vieux village. On y accède par un chemin de terre défoncé. Elle voisine avec quelques temples du site archéologique de la ville et les champs qui s’étendent jusqu’à l’horizon.
RAJA SHIVNARAYAN SINGH VIDYA MANDIR PUBLIC SCHOOL
5 salles de classe, sans fenêtre et faiblement éclairées se répartissent en rez de chaussée de part d’autre d’un couloir central. Par temps de pluie, une salle est infiltrée et l’humidité y règne.
Une association française a fourni à l’école un rickshaw communément appelé « tuk tuk ». Il sert à effectuer le ramassage scolaire matin et soir pour les élèves les plus éloignés ( 7 kms pour certains, voire plus).
Les journées commencent de façon immuable par une séance consacrée au dieu de l’enseignement. Si le temps le permet, cela se passe sur le toit terrasse puis les élèves rejoignent leurs salles. Les enfants sont assis en tailleur sur de minces tapis fins et usés, disposés à même le sol cimenté. Dans une classe, ils écrivent sur leurs cahiers disposés sur leurs cuisses. Dans les autres, ils disposent de petits bureaux métalliques surélevés à trente centimètres du sol.
A midi, une courte pause est consacrée à la prise d’un chiche repas pour certains. Ils l’apportent de leur maison.
Les besoins naturels se font sur un terrain vague à proximité. Le lavage des mains se fait à une pompe située à 100 mètres sur le chemin. Celle-ci sert aux habitants des environs.
La structure et les équipements sont insuffisants. Mais Tinku ne se décourage pas. Il est toujours auprès de « ses enfants » et de leurs familles issues de la campagne environnante. Il est comme un éducateur qui œuvre dans son « quartier campagnard ».
Il accompagne parfois les familles dans leurs démarches administratives et se préoccupe de leur sort dans les épreuves de la vie. Il n’hésite pas à accompagner une personne malade à l’hôpital au chef lieu du district situé à 43 kms. Beaucoup de parents sont analphabètes.
Il n’a de cesse de motiver ces derniers qui n’ont pas toujours conscience de l’intérêt de l’école pour leurs enfants. Certains y viennent irrégulièrement.
Tinku continue à suivre ses anciens élèves lorsqu’ils atteignent le niveau secondaire. Là aussi il leur apporte parfois une aide financière si nécessaire.
FINANCEMENT
Avant notre intervention, les modestes moyens financiers que Tinku consacrait à cette école provenaient de dons et essentiellement ceux des touristes de passage. Il n’hésitait pas lui-même à verser des deniers personnels.
Les finances étaient de ce fait aléatoires et modestes. Les salaires des enseignants, les loyers et les fournitures scolaires n’étaient payés que quand il le pouvait.
Pire encore pendant la période du Covid et l’absence corrélative des touristes, plus rien n’était réglé.
Quand nous demandions, quels sont tes besoins Tinku ?
• J’ai besoin de tout …..
• Mais tes priorités ?
• Tout est urgent, je suis toujours dans l’urgence ! »
Pour la rentrée scolaire qui est le 1er juillet, il faut acheter les fournitures scolaires, fournir le tissu aux familles pour confectionner l’uniforme. D’ailleurs, souvent l’uniforme est le vêtement quotidien y compris à la maison.
Il faut aussi acquitter à l’état les droits de l’agrément délivré par périodes de trois ans et des charges annuelles dîtes d’organisation (en cas de retard, elles sont doublées) et en fin d’année scolaire, fin mars, les frais relatifs à la délivrance des diplômes.
Il est évident que beaucoup de choses laissent à désirer, des dépenses ne sont pas effectuées car non prioritaires (tapis de sol,etc …). Tirer le diable par la queue est le quotidien de Tinku.
Notre association a adressé ses premiers virements de fonds en mars 2022. Puis en août. Puis en décembre. Ceux-ci ont apuré les dépenses impayées depuis trois ans pendant la période du covid : salaires des enseignants, loyers, fournitures. Puis progressivement les dons récoltés et les bénéfices des manifestations organisées (lotos, soirées cabarets, ….) ont permis de remettre totalement à flot les comptes de l’école et de prendre en charge son total fonctionnement. Désormais, Jaya, la femme de Tinku perçoit un salaire d’enseignant.
Mais envoyer des fonds ne suffit pas. Il a fallu, sous la férule et avec le soutien de Christine et Daniel, organiser l’école Raja Shivnarayan Singh en structure associative et la faire enregistrer officiellement auprès de l’état indien. Les droits d’enregistrements ont dû être acquittés pour toutes les années depuis la création de l’école en 2014 : 16000 roupies en janvier 2023 puis 36500 roupies, soit approximativement 178 et 406 euros.
Une convention entre les deux associations a pu, de ce fait, être mise en place. Elle a été signée en décembre 2023 par Tinku et Daniel.
Puis un compte bancaire exclusif à l’école a été ouvert auprès d’une banque indienne. C’est ainsi que des fonds lui sont régulièrement virés par SOLIDAIRES POUR DEMAIN et que ses comptes sont transparents et visés. Les donateurs français sont assurés du suivi de leur générosité et reçoivent en retour des informations. D’autant plus que Christine et Daniel se rendent régulièrement à leurs frais personnels sur place afin d’exercer les contrôles nécessaires.
PHOTO D’INAUGURATION DE L’ÉCOLE EN 2014
Les premiers investissements se font. Des tapis de sol ont été achetés, puis des tableaux. Deux ordinateurs ont été achetés en décembre 2023. Les enfants, depuis, sous la houlette d’un nouvel enseignant s’initient à l’informatique et ont une nouvelle fenêtre sur le monde.
Pendant « les dernières grandes vacances » de mai et juin des aménagements ont été réalisés pour la rentrée 2024/2025 qui a eu lieu au 1er juillet 2024. Le portail d’entrée a été refait. Les salles de classe sont désormais équipées de ventilateurs plafonniers rendant mieux supportables les étouffantes chaleurs qui accablent de plus en plus souvent l’Inde et s’accentuent avec le dérèglement climatique. Le thermomètre dépasse les 40°en période chaude.
De nouvelles ambitions et de nouveaux objectifs se font jour.
Les 6 enseignantes ne sont pas qualifiées. Deux sont diplômées mais il ne s’agit pas de diplômes spécifiques à l’enseignement. Deux autres sont des étudiantes en préparation d’un brevet d’enseignement.
Il est certain que la priorité est, dès que possible, de parfaire leur formation et de faire appel à des enseignants qualifiés. Evidemment les salaires seront bien plus élevés.
Tout désir d’amélioration aussi bien matérielle que pour la qualité de l’enseignement se heurte au délabrement et à l’exigüité de la masure qui accueille l’école. Un professeur qualifié a refusé de venir y enseigner.
Il faut se rendre à l’évidence sur la nécessité de disposer de nouveaux locaux fonctionnels et adéquats. Les premières pistes de réflexion nous amènent à envisager l’achat d’un terrain et d’y construire un bâtiment. Mais c’est là un nouveau défi d’une ampleur bien plus importante.
Celui-ci, d’abord financier, nous oblige à intensifier la recherche de nouveaux fonds.